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Caïn Hodgkins - The Beast

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InvitéInvitéAnonymousprofil +Caïn Hodgkins - The Beast Empty
MessageSujet: Caïn Hodgkins - The Beast Caïn Hodgkins - The Beast EmptyMer 27 Oct - 23:57

Caïn Hodgkins - The Beast Thebeastq



Si tu veux rentrer à l'Ambroise,
va falloir me dire qui tu es...


Identité

  • Nom : Hodgkins
  • Prénom : Caïn
  • Âge : Sans âge ? Peut-être pas. Même l'éternité vieillit, et s'il a certainement bien plus, on lui donnerait 45 ans...
  • Origine (s) : Nightmare Land, qu'avez vous besoin de savoir de plus ? Caïn n'aime pas les curieux, je n'ai pourtant de cesse de le répéter...
  • Orientation sexuelle : Les femmes sont principalement son met préféré, et même s'il n'a rien contre les choses de l'amour entre hommes, il ne s'y adonne pas particulièrement. Avec ses clefs masculines, oui, si cela devient nécessaire. Mais, quitte à choisir, les hanches tendres d'une belle demoiselle sont bien plus délicieuses à déchiqueter pendant l'amour que celles, étroites, d'un jeune homme.
  • Métier : Seigneur d'un monde, c'est bien assez...
  • Fonction : Maître de Nightmare Land
  • Pouvoir : Forgeur de cauchemars, pour plus de précisions voir l'histoire de Nightmare land.


Tourne toi un peu, pour voir,
que je sache à quoi tu ressembles...


Physique

    • -Cet homme, c'est un animal !

    Cracha apeuré d'une femme grasse et laide. Animal. La silhouette qui se découpe du ciel en est sûrement un. Le claquement sec de ses chaussures cirées sur le bitume, la démarche agile et puissante du fauve aux aguets. Il semble presque tourner autour de sa proie avec le frisson de l'impatience.

    C'est un temps bien sinistre, qui accompagne son arrivée. Les nuages gris dévorent la paisible immensité. L'odeur est imprégnée d'humidité, et le vent frais qui secoue les branches des arbres, siffle dans la forêt avec la triste grâce d'un requiem. Deux ambres, couches de glace sur feu ardent, dardent l'impudente au teint rougeaud, qui se tait en un couinement. Les voix reprennent une conversation moins risquée. Caïn aurait pu sourire, mais sa bouche, ciselée au poignard, ne se tord que bien rarement en cette grimace clownesque. Et lorsque cela arrive, elle n'a rien d'amusante mais n'est que l'expression de la bestiale satisfaction. Celle du chasseur ayant enfin apposé la marque de ses crocs sur la nuque palpitante de sa victime. Un tapement brutal. La canne se heurte contre le sol grisâtre, et les griffes arachnéennes serrent un peu plus le pommeau d'ivoire. Un avertissement calme mais clair. L'homme -ou la bête ?- laisse derrière lui la tremblotante commère, et entre dans la délicate bâtisse. Elle semble l'attendre, sagement posée sur ses frêles fondations.

    Il passe rapidement le hall d'entrée, ne jetant qu'un furtif coup d'œil aux murs élégants et aux silhouettes agiles qui se pressent et virevoltent de couloirs en couloirs, seules ou au bras d'un client. C'est avec crainte qu'on le fixe, puis l'évite, et les regards qui le dardent avec frayeur s'empressent de fuir ses cruels yeux glacés. Mais il n'a que faire de tout cela, et il ne vient que brièvement. Il faut bien vérifier que ses clefs vont bien. "Vont bien ?" Qu'importe, du moment qu'elles travaillent bien. Le fin couloir qui mène aux chambres des clefs est orné, au bout, tout au bout, d'un immense miroir sur pieds, aux arabesques dorées. Le reflet qui s'y plonge fixe Caïn. Ce lui-même longiligne et nerveux, au costume propre et sombre. C'est presque surprenant, un animal en costume trois pièce. Cette simple tenue à des allures de camisole. Après tout, ne contient-elle pas la bête sauvage qui gronde et feule sous les couches bien taillées de tissus ? Il s'observe rapidement, remet en place la veste avec des gestes qui sonnent presque faux, mais qu'il faut bien faire en société. Son visage anguleux se crispe un instant. L'arête fine de son nez se plisse, insistant sur la légère bosse qui le tord. Maudit reflet, agaçante vérité d'un corps qui a vieilli. Au bord des lèvres trop fine, des marques se creusent, et sous les cils courts les paupières se tirent. Les pommettes saillent sous la peau maladive, les tempes durcissent et marquent le front. On dit que les vices viennent coller au visage de ceux qui ont péché, et qu'avec le temps, la belle jeunesse se flétrit et ne peut plus cacher les horreurs commises. Peut-être Caïn vieillit-il trop, et ses cruautés viennent tatouer son corps ? Négligée, sa mâchoire maigre laisse entrevoir les prémices hésitants d'une barbe rêche, symbole peut-être de ce côté sauvage qu'il n'a pu ôter à son apparence.Mais le maître à mieux à penser, et il quitte sa contemplation, pour entrer dans la chambre d'une de ses clefs.

    Quelques pleurs et hurlements plus tard, la silhouette se faufile hors de la pièce, et s'en va de nouveau dans le couloir. Les omoplates roulent sous la peau, les membres se meuvent avec une agilité féline. La jambe qui traîne, appuie un peu plus sur le sol, faussant l'habile mélodie de ses pas. Comme l'orgue qui tord soudain le superbe concerto de sa touche lourde, ce pied qui cogne le sol dans un bruit sourd brise sa démarche. Sans pour autant empêcher son corps de bouger avec cette grâce animale qui le caractérise. C'est une danse lascive mais mortelle, les muscles se tendent, et le chasseur glisse vers son futur repas avec la nonchalance de celui qui sait déjà qu'il va gagner. Caïn, la bête au corps d'homme et à la jambe désaccordée, quitte la maison close sans un bruit, sans même parler à La Pie. Sa démarche se pourrait claudicante, ou hésitante, mais elle est habitée par la certitude et l'aisance. C'est sans compter bien sûr la canne, qui accompagne la mélodie cassée de ses pas avec un tapement régulier et sinistre. Une canne longue et fine, d'un noir d'encre, avec pour seule touche de blanc le pommeau d'ivoire, finement ciselé. C'est un monstre immaculé, la gueule béante, les crocs saillants, que Caïn serre nerveusement.

    Une fois de retour devant son manoir, large bâtisse rongée par le temps et les plantes grimpantes, Caïn fait une pause brève, et, appuyé sur sa canne, lève les yeux vers les fondations imposantes. Lourd manoir imprégné de douleurs et de peurs, aux constructions gothiques et aux gargouilles grimaçantes. Chimères grotesques mais terribles, les babines retroussées et les griffes sorties, qui veillent, gardiennes silencieuses posées sur le toit. Les pattes recourbées agrippent le rebord, s'y accrochant presque avec désespoir. La frayeur de tomber doit animer leur force, et au fond des yeux de pierre semble briller la lueur des prisonniers à qui on aurait coupé la langue. Ce manoir est à l'image de son maitre. Grand mais délabré, sombre mais étrangement mélancolique. Une mélancolie cachée sous des couches de ténèbres, masque glauque mais masque tout de même. Mais les images, toujours les images. La société formate, moule ignoble, alors Caïn, aussi anti-conformiste que conformé, forgé peut-être par son propre orgueil, ne montre que la façade de pierre glaciale et sans cœur, pour mieux cacher les fissures qui craquèlent les dalles froides. Et comme les rides viennent sculpter sa peau, les erreurs et les vices viennent briser un peu l'image du cruel infaillible, pour le rendre presque plus humain. Mais s'il est plus humain, alors... Lorsque la cruauté de ceux sans âme ne peut plus justifier les actes sanglants, alors l'humanité devient l'accusation la plus dure. Caïn ne devient pas forcément humain, mais il y ressemble. Et cela, mêlé à l'animal, mêlé au tyran, ne fait que le rendre plus affreux encore. Paradoxe cohérent, Caïn a des allures de tout. Caïn est le fauve, le dandy, le dictateur.

    Alors, de son pas cassé mais fluide, lourd mais gracieux, le maître des lieux s'en retourne dans sa sombre demeure, laissant derrière lui les gémissement plaintifs du vent -litanie torturée des âmes prisonnières- comme on laisse derrière soi les pleurs de tout un peuple. Envoûtant, charmeur, terrible, Caïn ferme la lourde porte, et abandonne pour un temps ce monde qui lui ressemble trop.



Dernière édition par Caïn Hodgkins le Mar 28 Déc - 17:24, édité 3 fois
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InvitéInvitéAnonymousprofil +Caïn Hodgkins - The Beast Empty
MessageSujet: Re: Caïn Hodgkins - The Beast Caïn Hodgkins - The Beast EmptyVen 5 Nov - 21:06



Et puis parle moi un peu de toi,
pour que je te connaisse mieux...


Psychologie

  • -Cet homme, c'est un animal !

    Cracha apeuré d'une femme grasse et laide. Animal. L'homme qui arrive, sa silhouette se découpant du ciel, en est sûrement un. Est-il seulement un homme, alors ? Caïn n'en a que faire. Ces mortels qui se noient dans leur propre bile, à se cracher les uns sur les autres, le dégoûtent. Un regard un peu glacé, et voilà la mégère qui se détourne, terrifiée. C'est si simple. Ils ne sont que des proies, courant naïvement sur son terrain de chasse. Petites choses de chair et de sang, qui gambadent, gloussent ou jacassent, ignorant tout des prédateurs qui rôdent. Ils sont bien là, pourtant, prêt à les dévorer. Mister D, Cassius, Meadow, les monstres rampant, approchant lentement, pour mieux égorger leurs victimes suppliantes. Et il y a lui. La bête. Cruel, glace et feu, calculateur et dément. Le fauve, qui vous darde et vous savoure du regard, sachant déjà qu'entre ses griffes, vous ne serez plus rien.

    Caïn est l'orgueil, la fierté pure d'être un maître. D'être celui qui hante vos cauchemars, perdu dans son manoir sombre. Seul entre ces murs de pierre où le froid règne en maître, mordant la peau, déchirant l'âme. Mais alors que Caïn, de son pas claudiquant mais ferme, pénètre dans la maison close, -boîte à rêves, boîte à pute- , la solitude qui enferme son cœur dans une cage de métal est la plus agréable des caresses. Tous ces corps qui le touchent et l'effleurent le raidissent. Contact délicat de mousseline vaporeuse et de peaux de pêche, Caïn en grogne presque. Pourquoi les hommes ont-ils ce besoin viscéral et pathétique de se coller les uns aux autres, constamment, comme s'il comblaient un vide personnel en venant se plaquer contre un autre ? Sangsues nostalgiques qui se frottent et se serrent, pour oublier qu'ils sont seuls. Idiots. Tentative pathétique car vouée à l'échec. Hommes comme maîtres, mortels comme immortels, la solitude est le lot de tous. Car le corps n'est qu'un, et ne sera jamais plus. Il faut affronter son propre reflet, sa propre névrose, et se détacher un peu des chairs flasques de son prochain.

    Caïn le sait. Il a goûté à la solitude comme il a goûté aux mélanges hypocrites des corps et des cœurs. Balivernes. L'amour n'est qu'une farce grotesque. Une putain de plus qui vient écraser le cœur, et rire sur le cadavre pourrissant de sa nouvelle victime. Le romantisme est mort, tué dans l'œuf par la fatalité des choses. Il n'est ni romantique, ni tendre. L'amour a durci un esprit déjà rêche. Et voilà que la neige, fraiche mais qui aurait pu fondre, est devenue acier. Mais ce n'est pas la mélancolie qui habite son âme, non. Juste la haine farouche et calculée, qu'il voue aux femmes autant qu'il adore leurs corps voluptueux. Car Caïn, quoique qu'il préfère l'exil aux étreintes, se prête volontiers aux joies bestiales des contacts charnels. Mais il n'y a là rien de doux, qui pourrait se rapprocher d'une hypothétique niaiserie, non. Ce ne sont que les ébats violents d'un homme -animal ?- qui, avide, goûte la peau de l'autre à pleine dents, mordants ses bras moelleux, ses cuisses galbées. C'est l'envie sauvage de saisir et de posséder une silhouette tremblante. Il préfère ses partenaires effrayées. Car même aux jeux de l'amour, la chasse continue, et la proie consentante, qui n'attend que la morsure de ses crocs, n'a rien de savoureux alors. Sadisme brutal, la bête n'enlace jamais, elle broie. Et alors qu'il entre lentement dans la chambre de sa clef, il songe qu'il est décidément préférable de se perdre dans les vices de la cruauté, plutôt que dans les regrets que lui renvoient son propre reflet.

    Car cette image de lui même, ce corps maigre, ce visage émacié, il la fuit depuis bien longtemps. Non pas par dégoût de sa propre apparence; car même s'il n'est pas le plus beau des hommes, il sait depuis longtemps que son charisme animal lui vaut un succès sûr auprès des femmes. Mais les visages sont des livres. Chaque ride est une histoire. Et il est des histoires que le maître ne veut plus jamais relire. Des souvenirs atroces, d'un lui aussi faible que terrible. Son orgueil, se fissurerait. Et n'a-t-il pas déjà été assez abîmé, à force de ramper dans la boue et de se traîner au sol ? Fierté insensible malmenée par les tourments des sentiments. Faiblesse immonde que Caïn déteste. Lui, Caïn Hodgkins, maître de Nightmare Land, n'a pas le droit d'être humilié à ce point par ses propres désirs. Alors, sûrement un peu lâche, il court loin de ce qu'il fut jadis. Comme pour tenter d'annihiler une mémoire pourtant bien gravée en lui. Mais qui ne tente rien n'a rien, et si il y a peu de choses pour lesquelles Cain sera réellement borné, il n'en démordra jamais.

    Mais qu'importe les lamentations agaçantes causées par l'image que lui renvoie un miroir. Dans la chambre coquette où tremble sa clef, il darde avec amusement la silhouette brisée qui gît au sol. Belle robe pourpre, le sang vient coller sa peau, tatouer son épiderme. Dieu, que c'est amusant. Même ainsi, brisée en deux, elle respire. Mais il ne voulait pas la tuer, non. Juste lui apprendre à obéir. Ou simplement se défouler un peu. Après tout, elle n'est que sa chose. Et, impérieux, ce qui pourrait tomber entre ses mains devient automatiquement son unique propriété. Il en dispose à sa guise. Or, cela signifie bien souvent la battre jusqu'au sang pour admirer, jubilant, le presque cadavre de cette putain terrifiée.

    Il faut bien partir, et laisser l'écorchée se reposer un peu. Alors il se dirige lourdement vers son manoir. Son havre. Il le garde jalousement, et déteste les visiteurs. Le peu de personnes s'y risquant perdent forcement quelque chose. La liberté, l'âme, ou tout simplement la vie. C'est un lieu silencieux et glacé, vide. Vide de tout. Un manoir à l'image de son propriétaire. Imposant, mais craquelé. Robuste mais abîmé par le temps qui ronge tout. Caïn n'aime que lui. Il n'aime donc que cette bâtisse. Alter égo de pierre.

    Les hommes fatiguent et agacent. La Pie ne fait pas exception, et cet homme -dont Caïn devine l'amertume et la douleur, preuve encore d'une faiblesse malhabilement cachée- est un être dont il se préfère éloigné. Comme le reste du monde. Ici, les seules personnes se cachent ou tremblent. Il est tranquille. Loin des autres, loin de ce reflet qu'il hait tant, loin de tout.

    Alors, de son pas cassé mais fluide, lourd mais gracieux, le maître des lieux s'en retourne dans sa sombre demeure, laissant derrière lui les gémissement plaintifs du vent -litanie torturée des âmes prisonnières- comme on laisse derrière soi les pleurs de tout un peuple. Envoûtant, charmeur, terrible, Caïn ferme la lourde porte, et abandonne pour un temps ce monde qui lui ressemble trop.




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MessageSujet: Re: Caïn Hodgkins - The Beast Caïn Hodgkins - The Beast EmptyVen 5 Nov - 21:07


Tu me racontes un peu ta vie,
quand même ?


Histoire

  • Le miroir oscille. En équilibre, il danse. Un nouveau coup. Lourd, violent. Le poing tendu, blanchi, s'écrase contre la surface luisante. Les morceaux, petits bouts de lui qui s'envolent, s'écroulent au sol. Essoufflement. La respiration saccadée s'échappe des lèvres crispées. La silhouette tordue est courbée, ombre terrible qui se découpe du mur grisâtre. Les souvenirs écorchent l'âme autant que les éclats plantés dans la peau tremblante. C'est un poison sinistre, qui vient onduler dans ses veines. Caïn déteste se souvenir. Il déteste les miroirs. Mais il est trop tard. Et même si,désarticulé et brisé, le cadavre git au sol, reflet fragmenté de son propre corps, la mémoire s'infiltre doucement dans sa conscience.
    Il faudra qu'il songe à enlever tous les miroirs de son manoir. Vraiment.
    Dans un crissement de dent, un battement de cœur, la bête s'écroule au sol. Le bruit résonne, comme une sentence. Les genoux figés, le souffle haletant, le maître se souvient. Le manoir est vide, comme toujours, et dans le silence lourd du lieu, seul ses gémissements rauques résonnent.

      Le miroir, imposant, reflétait l'image hautaine d'un homme. Il se regarda, remit en place sa veste, et entra dans une petite chambre. Coquets, les murs aux teintes chaudes semblaient plonger la pièce dans une ambiance dorée, presque sucrée. Sur le lit, une ondulation de soie pâle, une jambe d'albâtre. La cuisse était galbée, la chair tendre. Les draps ocres semblaient caresser le corps moelleux. La bouche, entrouverte -assoupie peut-être ?- laissait apparaître des petites perles luisantes. La soie glissait sur l'épaule nue, morceau d'impudeur aux reflets de lait. Un tapement sec. La canne heurta le parquet. Un coup. Un soubresaut. La peau frémit, les lèvres palpitèrent. La voix de l'homme n'était qu'un grognement. Animal devant sa proie.

      -Lève toi.

      Ordre amer, aux odeurs de regrets. Pourquoi dormait-elle ? Elle savait qu'il allait venir. Elle aurait dû l'attendre. La femme frissonna. Le rideau de ses paupières s'ouvrit sur une prunelle étonnée.
      Réveil langoureux, réveil de chat, elle s'étira. Les membres tendus, les seins ronds sous les reflets de la robe de chambre. Le tissus coula sur la gorge, et une fleur rose s'épanouit au centre d'un des globes de sa féminité. Elle darda le nouveau venu avec nonchalance. Sa voix n'était que indolence et tiédeur. Les petits pieds vinrent caresser le parquet frais, ils sursautèrent.

      -Je me lève, je me lève.

      Des pas gracieux, les plantes plates effleuraient le bois. La bête regardait le félin rouler des omoplates, la bouche tordue. Elle dormait. Elle ne l'avait pas attendue. Sagement. Comme elle aurait dû pourtant. Comme elle aurait dû... La gifle fut brutale, elle heurta la joue rose et tendre. L'indolence brisée, la silhouette, dans un cri, s'écroula. La bête n'était plus que folie. Écrasée au sol, dans une mare claire de soie, la proie tremblait. Les doigts serrés, les muscles vibrant de peur, elle se tourna vers son maître. Les mots d'excuses auraient voulu franchir la barrière fragile de ses lèvres, mais il ne lui en laissa pas le temps.

      -Tu dormais ?! Rugit-il.

      Elle ne répondit rien. Comment expliquer que la fatigue l'avait emporté sur l'attente ? Elle accepta presque passivement la seconde gifle. Le crâne heurta le parquet. Un craquement. Ce bruit était toujours sinistre. Le goût métallique s'étalait sur son palais. Elle toussa. La bête tournait autour d'elle, prédateur chassant son gibier. Il jurait, le ton sec, la voix dure. Elle essaya de se dégager, glissant sur les vagues soyeuses qui entouraient sa peau, mais il était plus agile. Les griffes nerveuses vinrent se planter sur la chair douce du bras, elle couina.

      -Tu savais pourtant que j'allais venir ! Tu n'apprendras donc jamais le respect ? Jamais ?! Pourtant, je croyais avoir été clair ! Tu n'es qu'une putain ! La mienne ! Rien de plus ! Rien de plus !

      Ballotée, secouée, la jeune femme pleurait. Et les griffes s'enfonçaient si fort, et sa voix était si cruelle. Il n'était plus que rage aveugle, et les coups pleuvaient sur le corps tremblotant. Elle avait juste à payer son insolence. Elle avait osé s'endormir ! Elle ! Sa chose ! Sa clef ! La sienne !

      Elle aurait pu mourir, il n'aurait pas cessé.

      * * *

      -Désolé... Désolé...

      Gémissements. Une bouche tordue embrassait des doigts fins. Des rubis roulaient encore le long de la peau claire. Courbée, tremblante, la bête aurait presque pleuré.

      -Ne m'en veux pas... Je t'aime... Je t'aime tu sais... J'étais juste en colère... Je t'aime...

      Litanie désespérée, mélopée tragique. Il suppliait, embrassant, gémissant, caressant son propre écorché. Il l'aimait. Oh oui, comme il l'aimait. C'était sa clef. La sienne.
      Paradoxe douloureux, tango terrible entre colère et peur, aussi monstrueux que pathétique, la bête aurait roulé au sol pour qu'elle lui pardonne. C'était toujours ainsi. Toujours. Il frappait, mutilait, tordait les membres frêles, pour mieux les effleurer du bout des lèvres, du bout des doigts. Il l'aimait. Il la haïssait. Succube atroce. Ange délicat. Elle était sa damnation, sa rédemption. Elle n'était rien, elle était tout. Et, immobile, glacée, elle laissait le marionnettiste s'enticher de sa poupée. Elle avait l'habitude, et la vie avait un goût lassant. Amères répétition. Toujours la même pièce. Toujours. Et le rôle de la femme était si monotone, qu'elle en avait les larmes aux yeux. Admirer la folie d'un monstre, pour mieux savourer sa déchéance. Qu'avait-elle fait ? Qu'avait-elle fait ? Il l'aimait elle, plus qu'une autre. Elle.
      Était-ce ses yeux doux, charbonneux ? Ses hanches épaisses et tendres ? Ses seins ronds, fermes ? Sa bouche grenat, un peu trop grande ? Elle l'ignorait, tout comme lui.
      Elle était juste... La femme. Celle qui cajolait en la brisant, celle qu'il adorait en l'humiliant. Piédestal d'argile.

      Elle se mit à pleurer, de fatigue sûrement, et la bête vint embrasser les gouttes salées qui roulaient. Les léchant, il continuait sa supplication fébrile.

      Pathétique. Comme il savait qu'il l'était. Mais que faire ? Devant ce corps mutilé, ses membres tordus, sanglants, il ne pouvait que s'écrouler dans une pénitence douloureuse. C'était encore et toujours le même tango, les même pas. Il menait la danse, et d'un coup, elle le faisait à sa place. C'était toujours la même chose, toujours. Cavalier changeant.

      Il embrassa la bouche immobile, goûtant la langue humide et tiède. Comme il l'aimait.

      Elle aurait pu mourir, il n'aurait pas cessé.


    Les jambes tremblantes, la bête se relève. Il faut qu'elle boive. Caïn se dirige vers le bar, se sert un verre de whisky, et l'engloutit d'une traite. Pourquoi est-ce le seul souvenir qu'il lui reste ? Son passé, flou car trop reculé, lui échappe, glisse entre ses doigts... Mais cette femme. Elle est morte, pourtant...
    Et elle reste, image rémanente qui brûle sa rétine un peu plus chaque jour.

    Peu importe ce qui a fait de lui un homme puissant. Peut importe ce qui a fait de lui un maître.

    Ce qui importe, c'est celle qui a fait de lui une épave.


Allez laisse tomber les masques,
dans la vraie vie, tu es qui ?.


Hors RP

  • Vrai nom ou pseudo : En général, on me connait sous le pseudonyme de Bakazaza x)
  • Auteur de l'avatar (dis quel est l'artiste de ton avatar) : Creature13 de Deviantart *___*
  • Comment tu as découvert ce forum ?Je suis un peu la co-créatrice alors hein, on va rien répondre XD
  • Et tu en penses quoi dis ? Mais je l'aime ! C'est notre bébé x)
  • Un commentaire ? Graouh ?
  • Code : Sérieusement ? Ha, alors que je l'ai inventé ?! (j'me suis pas foulée, je sais XD) Bon, bah, pour que ma collègue ait le plaisir de valider elle-même... [Validé by la collègue Annie Duboise] \o/
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Annie DuboiseAnnie Duboiseprofil +Caïn Hodgkins - The Beast Empty
MessageSujet: Re: Caïn Hodgkins - The Beast Caïn Hodgkins - The Beast EmptyJeu 11 Nov - 18:14

J'adore tout. C'est tout simplement magnifique.

Ton personnage est juste... incroyable, tellement humain que s'en ai presque déchirant et qu'on aimerai lui faire des câlins *___*

Alors tu t'en doute que je vais de ce pas valider ta fiche ^^.
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InvitéInvitéAnonymousprofil +Caïn Hodgkins - The Beast Empty
MessageSujet: Re: Caïn Hodgkins - The Beast Caïn Hodgkins - The Beast EmptyVen 12 Nov - 20:07

Merci beaucoup, blondinette >_<
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MessageSujet: Re: Caïn Hodgkins - The Beast Caïn Hodgkins - The Beast Empty

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