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{ Safi Adil } 3e Sexe

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MessageSujet: { Safi Adil } 3e Sexe { Safi Adil }                  3e Sexe EmptyMar 8 Fév - 22:13

{ Safi Adil }                  3e Sexe 3esexe

Identité

  • Nom : Adil
  • Prénom : Safi
  • Âge : 23 ans
  • Origine (s) : Safi est français.
  • Orientation sexuelle : Cela dépend. Elle est hétérosexuelle, il est homosexuel. Et puis qu'importe, Safi est amoureux d'un homme.
  • Métier : Prostituée, ou gigolo...
  • Fonction : Travailleur

  • Pouvoir : Safi n'a aucun pouvoir, il est juste lui, le 3e sexe, entre les deux. Tout, et rien. {Je me permet cette décision car pour moi Safi est humain, sans aucun pouvoir, je tenterai bien sûr que vous prouver qu'il a atterri de façon logique à Ambroise malgré son statut d'humain très humain. }


{ Safi Adil }                  3e Sexe Safiq

Physique

- Vous êtes belle madame Lucie.

Safi parle, yeux fichés dans le miroir terrible. Traître qui renvoie l'image d'un torse d'albâtre. La nuque fine palpite. Derrière les épaules maigres, madame Lucie s'étire. Hanches épaisses, seins tendres et bras moelleux. Femme.
Elle se lève, indolente. Délicieuse. Haïssable. La chevelure noire -encre, ténèbres, qu'ils l'engloutissent ! coule entre les courbes, glisse entre les pans délicats de chairs. Si belle. Safi aux mèches corbeau engloutit ses larmes et se tourne vers l'envoûtante. Elle lui sourit, de ce sourire triste propre aux grandes âmes. Les hanches ondulent, la belle Lucie marche. Envie. Jalousie qui hurle sous l'amitié.

- Je sais, Safi, je sais.

Safi homme. La belle Lucie approche sa main gracieuse, caresse la peau de lait. Sous les doigts, douceur. Clavicule saillante, torse pâle, pectoraux à peine développés. Nombril. Hanches étroites. Et puis... La main s'arrête, en suspend. L'organe maudit. Détesté. Safi crache dessus. Vomit dessus. Pleure dessus.
Le jeune homme ne dit rien. Respiration qui se bloque, s'accélère, panique. N'y touchez pas !
Il faut déjà vivre avec la honte. L'utiliser tous les jours. Le voir sous la douche.
Regard suppliant dans les perles grises. Lucie soupir, superbe. La bouche se plisse, moue de femme.

- Tu as un corps d'homme, Safi. Et il est beau.

Safi entre les deux tremble, supplie d'une bouche pleine et rose. Une bouche à croquer, à manger, à dévorer. Une bouche presque de femme. Sous les lèvres, le murmure.

- S'il vous plait. Ne dites pas ça.

Nouveau soupir, Lucie enlace le ventre doux et immaculé. Imberbe. Pas un duvet. Juste cette peau blanche, ivoire.

- Tu es un homme Safi, mais tu ressembles à une fille.

C'est sûrement vrai. Safi regarde. Miroir, salaud ! Il y a cette chose qui pend. Dégoût. Mais sous les mèches de nuit, yeux de biche. Cils de femme. La courbure est douce, les sourcils fins. Coincée entre les fils d'un noir profond coulant des paupières, une larme. L'œil papillonne, la chasse.
Roule, roule, roule. Le long d'une joue fine, creusée.

- Merci.

Les bras se pressent, agrippent les poignets graciles de Lucie. C'est presque une amie. Mais c'est une femme, elle. Safi elle aimerait en être une. Mais Safi c'est il. Ce il au torse plat. Ce il au sexe long. Ce il aux jambes maigrichonnes. Il. IL. IL !

Safi tombe, Lucie le regarde.

- Relèves toi, Safi. Tu es belle.

Féminin de circonstance. Il faut bien. Safi entre les deux tremble. Il. Elle. Personne. Safi ? Safi est belle.
Safi, on dirait une fille.
Safi, elle a des lèvres de fruit.
Safi, elle a des yeux de perle.
Safi, elle a une taille fine.
Safi, elle a un cou de cygne.

Safi, elle c'est un homme.
Safi c'est ce il qui colle à la peau. Masque gluant.

Mais il faut se relever. Alors il se relève, plein de elle, trop de il.

Lucie se rhabille. Robe rouge. Séduction.
Safi tout nu la regarde partir, sourire aux lèvres carmin.
Tout nu.
Trop homme.

Il pleure un peu. Il faut bien.

Et puis la main -main de pianiste, doigts souples- prend un jean. L'enfile. Cache ce il pendant entre les jambes.

Safi homme se rhabille, et sort de la chambre. La porte claque, comme une petite mort.


{ Safi Adil }                  3e Sexe Elleestbeau

Psychologie

Nuit. Noir d'encre. Dans le dortoir, ils dorment. Tous, bienheureux, malheureux, qu'importe. Safi pleure. Dans les perles grises il y a l'océan. Dans le cœur, il y a le paradoxe. L'homme, la femme, l'imposture.
Safi lui ressemble, à ce il trompeur. Cet homme. Mais lui... Non, elle !

Elle...

Safi pleure, pleure, pleure. Il faut bien qu'elles coulent. Larmes sans but. Qu'elles coulent sur ce corps atroce. Que sous les flots salés la poitrine pousse, les hanches s'épaississent. Délire idiot. Rêve regretté.
Safi voudrait. Safi sait. Il sait que sous le torse, sous l'homme, il y a la femme. La femme qui hurle. La femme qui se débat. Elle hurle, mais personne ne l'entend !
Dans le dortoir, silence de mort. Safi pleure.

Safi pleure toujours la nuit. Il n'aime pas ça le jour. Le jour on voit, le jour tout le monde voit, et pourtant personne ne fait attention. Safi est discret. Il sanglote sous les draps fins. Bras glacés de tissus. Safi est toujours discret. Il sourit, sage. Tendre. Un peu mélancolique. Safi marche avec lenteur dans les couloirs de l'Ambroise. Peut-être attend-il. Ombre de lui, ombre d'elle, il glisse, sans un bruit. Et la nuit, Safi pleure. Il revoit ce visage maigre, un peu défoncé. Odeur d'alcool, de clope, de colère. Il l'avale, le bouffe, le chiale.
Seul.
Tout seul.

Safi aime. Comme un fou. Idiot. Il aime celui qu'il ne devrait pas. Safi fait une grosse bêtise. Safi c'est ce elle amoureuse, ce il qui se hait. Parfois, il regarde son corps, ce traître, et il voudrait l'arracher. Comme on retire un vêtement. Dessous, il y aurait elle. La nuit, il la voit, l'imagine. Elle serait grande et fine, gracile. Prête à se briser. Elle aurait deux petits seins, très pointus. Un ventre plat, des hanches douces. Des chevilles de porcelaine. Et de longs, longs, longs cheveux.

Mais Safi est coincé en il. Elle est coincée. Prisonnière d'une atroce erreur. Et elle aime, sous la peau d'homme. Elle aime ce sale type, vieux, alcoolique. A en crever sûrement. Elle en meurt un peu chaque jour.

Safi ne dit rien. Jamais il ne dira. Jamais elle n'avouera. La Pie le voit à peine. Le voit-il seulement ? Non. Non. Alors il sourit, quand elle pleure. Gentil, calme, il rend des services, écarte les jambes, parle avec les clientes, les clients, les travailleurs. On l'aime bien, le gosse maigrichon un peu triste. Il n'a rien contre tous ces gens. Même les clients. On a tous sa vie, ses raisons. Qu'ils viennent le baiser. Et après ? Il est là pour cela. Il les aime bien, parfois. Safi ne regrette rien, sauf son corps, sauf ce corps qui n'aurait pas dû être le sien. Il vit, il vit, épuisé. Les clientes se plaignent de tout, les clients parlent peu. Ils prennent en silence. Aïe. Parfois, il saigne. Sous la douche, le sang coule. Et Safi ferme les yeux, et imagine. Il a ses règles. Et s'il passe sa main entre ses jambes, il y aura elle. Mais il n'y a que ce lui qui pend. Et la douleur.

Mais Safi les aime bien, tous. Tous. Même ceux que les autres détestent. Il est comme ça, un peu bête. Trop gentil. Mais La Pie...

La Pie c'est ce salopard qu'on devrait détester. Nez éclaté, serres convulsées, haleine qui pue. Et Safi l'aime. Il ne sait pas toujours pourquoi, parfois, il oublie. Il se dit que c'est juste comme ça. C'est lui.
Safi c'est l'amoureuse au loin. Les yeux de perles qui d'amour se meurent. Belle marquise en pantalon. C'est trop bête, trop bête.

S'il était elle ! La Pie la verrait. Poupée pâle, il l'embrasserait, la toucherait, lui parlerait.

Je t'aime.

Alors, la nuit, quand on dort. Quand on rêve. Safi imagine. Et Safi pleure.




{ Le reste -histoire- est en cours d'écriture }


Hors RP

  • Vrai nom ou pseudo : Appelez moi Raven =)
  • Age : 17 ans
  • Auteur de l'avatar (dis quel est l'artiste de ton avatar) : Andrahilde, je connaissais l'artiste ^^
  • Comment tu as découvert ce forum ? : En fouillant.
  • Et tu en penses quoi dis ? : Je l'adore ! =)
  • Un commentaire ? : Et on se preeend la main ! Et oooon se prend la main ! Une fille au mascuuliiiin ! Un garçon au féminiiiiin !
  • Code : [Valider par Annie ♥♥]


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InvitéInvitéAnonymousprofil +{ Safi Adil }                  3e Sexe Empty
MessageSujet: Re: { Safi Adil } 3e Sexe { Safi Adil }                  3e Sexe EmptyVen 11 Fév - 23:29

{ Safi Adil }                  3e Sexe Histoirer

Histoire

"Ma mère n'est plus tranquille, elle a vu son fils en talon de fille"

Safi sourit sous son casque. Pâle courbe. Les doigts cherchent le lecteur de CD. Gris. Pété, un peu. Déglingué. Pause. Le silence. Safi ferme les yeux, rideau sur les perles.
Rideau.

-Safi, je suis amoureuse.

Lula habits d'homme et hanches de femme rit. De ce rire chaud. Un rire chocolat. Elle se leva, chemise trop grande, haut de forme sur le crâne. Décalée. Lula.

-Non, je t'assure, vraiment !

Safi se retourna, jean, t-shirt. Sobre. Se cacher, disparaître. Être sobre, toujours. Sauf avec elle. Sauf avec Lula.

-De qui, Lesbinator ?

-Ha ! Ça te vas bien de dire ça, femmelette ! Je craque sur Alice, Alice Dupuy.

Silence. Safi ouvrit la bouche. Poisson idiot. Interloqué. Alice. Alice cheveux blonds, petits seins adorables, jupettes et hauts talons. Alice hétérosexuelle. Il fit rouler sa chaise vers elle, vers Lula grand sourire. Grande imbécile.

-Euh, elle partage pas tes goûts en matière de relations, Lula.

Rire tonitruant. Elle bouffera le monde, elle le bouffera tout cru. Lula c'était le rire qui dévore, un peu grosse, un peu homme, splendide.

-Lesbinator n'a peur de rien !

Safi a rit aussi. Le rire qui se lâche un peu. Confiant. Lula l'agrippa, le serra. Elle le choppait toujours comme ça. Comme une amante, comme une amie, comme une mère. Comme Lula.

-Tu seras ma demoiselle d'honneur, hein ? Heeeeiiin ?

-Oh, ta gueule. Je voudrais bien, il me manque des nichons et un vagin.

Il y avait sous l'ironie les regrets. Il lui manquait des nichons, un vagin, le bon corps. Comme toujours. Mais Lula a rit, l'imbécile heureuse. Elle a rit, et elle s'est enfuie de la chambre. Safi n'a pas bougé. Il la laissait fuir. Elle revenait toujours.

Et elle est revenue, rouge à lèvre à la main, crayon. Autres conneries. Trucs de femme. Trucs que Safi regardait toujours, timide, effrayé. Tenté. Il a reculé, est tombé de sa chaise. Idiot.

-Tu vas voir, tu feras une demoiselle d'honneur parfaite.

Il a pas bougé. Ne s'est pas débattu. Lula doigts de fée a attrapé son visage. Le rouge à lèvre était doux. Frais. Sur les lèvres, peinture de guerre. Guerre contre tous les autres, qui ne comprendront jamais. Guerre contre le monde, qui le vomira bien un jour.
Sur les yeux, noir. Noir corbeau. Nevermore, comme disait celui de Poe. Jamais plus. Jamais plus lui, jamais plus ce lui qui pend. Noir, noir, noir. S'il avait pu engloutir l'homme.

-Tu es belle, Safi.

Douceur émue. Lula l'a embrassé sur la bouche. Comme une amante, une amie, une mère. Comme Lula. Tampon carmin, ses lèvres fines étaient tachées. Safi s'est levé. Levée. Automate. Il y avait le miroir. Immense. Traître, mais pas cette fois.

Safi était belle.
Lèvres coquelicot, perles entourées d'encre.
Belle.

Safi a pleuré.

Il ouvre les yeux. Le temps s'est un peu arrêté. Avec cette même douleur, les souvenirs. Lula... Lula l'amie, Lula homme, Lula la fugueuse. Lula, sa vie, ses rires, ses fuites.
Safi passe sa main sur ses lèvres nues. Sans peinture de guerre. La guerre, il l'a perdue. Il l'a perdue une soirée d'automne, à 18 ans. Avec Lula, sur un banc, ils ont perdus. Les abrutis, ils se croyaient vainqueurs.

-Il m'a quitté, Lula.

Journée déclinante. Le vent passait entre les feuilles mortes. Sifflait. Chialait.

-Connard. Pourquoi ?

-Il a dit qu'il voulait sortir avec un mec, pas une nana.

Silence. Lula impulsive gueula. Gueula contre ce pauvre type, ce salaud !

-Je l'aimais, tu sais. Je l'aimais, moi.

Safi ne pleurait pas. Pas dans la rue. Jamais dans la rue. Il avait trop peur que les gens passent sans le voir. Lula le prit dans ses bras, elle, elle pleurait. Lula magique, grande gueule, coeur énorme. Lula pleurait pour deux, et elle emmerdait le monde. Qu'ils passent sans la voir. Doigt d'honneur, fuck. Lula.
Safi ne disait rien. Il l'aimait, lui. Comme un fou. Il l'avait rencontré dans une soirée, quelques verres, quelques danses. Quelques baisers. Histoire d'un soir qui dure deux ans.
Il l'aimait, putain. Avec sa gueule de sale type, ses piercings, son cuir troué, ses clopes tordues. Son rire rauque. Sa voix comme des rochers.
Il l'aimait. Mais elle l'aimait aussi. Et le elle avait été découvert. Rejeté. Méprisé. Au bout de deux ans, la gifle, la fin. Douleur.

-Je vais dire à mon père que je suis gay. Que j'aurais voulu être une fille.

Lula silencieuse. Songeuse.

-Vraiment ? Tu sais, il est p'tet pas super religieux, mais les homosexuels c'est pas son gros délire. Surtout si c'est son fils.

-Je l'aimais. Je veux le dire. Leur dire. Le gueuler. JE L'AIMAIS PUTAIN !

Silence horrible. Coeur en sang. Il l'aimait. Comme un fou. Comme un con.

-Je vais le dire à mes parents aussi, alors. Tu as raison.

-Pourquoi...?

-Alice m'a quittée.

Safi se releva, furie. Paniqué. Cette fois, il allait peut-être pleurer, en fait.

-Q-quand...?

-Il y a trois mois. J'ai rien dit. J'avais un peu honte.

Safi lui pardonna. Il s'en foutait. Elle aurait pu lui mentir plus encore, il s'en foutait. C'était Lula.

-Pourquoi ?

-Pour le capitaine de l'équipe de foot du bahut. Grand, musclé, friqué. Et avec une queue. Alice était pas gay, ça devait arriver.

Lula ne pleurait plus. En trois mois, elle avait séché ses larmes. Alice elle l'aimait. Elle allait le dire aussi. Le gueuler. Elle sourit, sourire immense. Grande gueule, belle gueule.

-On y va ? On essaie de survivre, et on se retrouve ici. Demain matin, à 7h. Jure, Safi. Jure sur ma tête, je jure sur la tienne.

Safi a juré.


Le début de la fin. Safi avait juré. Là, assis sur le sol du dortoir, Safi ouvre le lecteur de CD. Indochine. Le petit disque tourne encore un peu. Fou. Puis s'arrête. Le début de la fin...
Safi ne regrette pas de l'avoir dit, pourtant. Il l'aimait. Et s'il le pouvait, il irait revoir son père, et il annoncerait « j'aime un autre homme, papa. » Mais l'Angleterre, c'est loin de la France, et il a encore mal. Mal aux côtes, au visage. Bam.

Bam.

Il allait le tuer. C'était sûr. Les coups volaient. Bam. Bam. Le sang brouillait sa vision, c'était rouge. Rouge. Comme ses lèvres, ce jour-là. Peinture de guerre. Guerre contre le monde, oui, mais contre son père ?
Assise, sa mère pleurait. Elle tremblait. De peur, de honte. Qui sais ? Pas Safi, non, pas Safi. Jamais.

-TARLOUZE ! PEDALE !

Bam.

Les mots faisaient mal, aussi. Safi était déjà au sol. Il allait mourir.

Mourir. Comme ça. Sur le sol du salon, sur le tapis orange et jaune. Le tapis sur lequel il jouait, avant. Et la promesse ? Et Lula ?


Safi se relève. Respiration coupée. Il a mal. Mal partout. Les larmes viennent, mais ne coulent pas. On est en pleine journée. Il revoit la face violacée de son père. Il entend les hurlements. Merde. Cela faisait longtemps, qu'il ne s'en était pas souvenu.

Trop longtemps, peut-être. Il n'y a qu'un blanc. Il a fuit, sûrement. Parce qu'il n'est pas mort.

-SAFI ?! IL S'EST PASSE QUOI ??!!!

Hurlements, panique. Lula s'est jetée sur lui, en larmes. Safi ne bougeait pas, en sang. Il n'était pas mort. Il n'était pas mort.

-Il a voulu me tuer.

Lula hurlait, pleurait, tremblait. Elle le serrait convulsivement. . Elle répétait des mots chialés, pleins de morve et de sel.

-Comment ? Comment tu es parti ? Ça va ? On va à l'hôpital ! Viens !

-Je sais pas. Je me souviens plus. J'ai ouvert les yeux, et j'étais là.. Le soleil se levait.

-On va à l'hôpital !

-Non, non, ça va. J'ai rien de cassé, j'ai vérifié.

Il était presque calme. Il n'avait plus peur. Il était parti. Il n'était pas mort.
En fait, il était presque heureux.

-Et toi ? Ça s'est passé comment ?

Lula a sourit. Triste.

-Je te raconterais un jour, mais pas là. Là j'ai envie qu'on parte, vite, partons.

Il allèrent dans des chiottes publiques, du PQ, de l'eau, du savon. Safi avait une sale gueule, mais il était en vie.
Tout alla très vite, l'argent rassemblé, les comptes en banque vidés, le bus, le ferry. Londres. Parfait. Grande ville, énorme, à en hurler de bonheur. Un peu crade, les buildings qui vomissaient leurs poubelles, les clodos au sol, les punks percés, les putains tartinées. Ah ça, ils pouvaient pas trop se payer les beaux quartiers.
Ce fut un squatt, avec des punks défoncés, des gosses de 14 qui tapinaient.
C'était de la merde, mais ils étaient gay, heureux, ensemble. Et cons.

Tellement cons. Safi se lève, va s'installer sur son lit. Le dortoir est vide. Tout le monde déjeune. Safi cheveux d'encre a envie de pleurer. Lula. Lula les souvenirs, Lula rien d'autres que des souvenirs. Qui glissent, pleurent avec le vent. Pleurent, pleurent, pleurent...

-Lula... Lula ?! Elle est où ?! ELLE EST OU ???!!!

John, le punk aux cheveux roux toussota. Le squatt puait. Les papiers peints retombaient sur le sol, comme des lambeaux de peau.

-Ecoute mec, elle a fait venir un client ici. Je sais pas, on l'a pas vu, il est sorti y'a quelques heures, tu vois ? Et puis elle ressortait pas d'la chambre alors... Enfin....

Safi hurlait. Fou, dément. Fou de rage.

-LAISSE MOI PASSER !

-Mec, calme toi. Ça va te faire un choc alors...

-LAISSE MOI PASSER PUTAIN !

Safi fou, fou, FOU ! Lula. Lula. Lula. LULA ! Pas Lula. Sans Lula, pas de Safi. Impossible. Sans ses rires, ses baisers, ses cris. Sans Lula...

-Elle est morte, Safi.

Safi s'est tut. Sans voix. Plus de voix. Plus rien. Juste le vide. Le néant.

Plus.

De.

Lula.

Safi a hurlé.

Sur le lit, Safi pleure. Il y a le soleil, il y a la journée. Mais il n'y a plus Lula, et Safi pleure. Elle lui manque encore. Lula... Safi se souvient. Ça a été son dernier cri. Le dernier. Comme un dernier souffle.
Maintenant, Safi chuchote, parle doucement. Sa voix, il lui a donnée. Lula. Lula avait une belle voix aussi. Une voix d'homme. Elle chantait Indochine en culotte.

Safi respire. Perles trempées.

Après, la vie a le goût du regret. Amertume, lenteur. Safi se souvient. De tout. Il y l'avant Lula, et l'après.
L'après...

-Où tu vas, Safi ? Demanda John, joint au bec. Un peu défonce.

-Je sais pas, loin.

Safi ne souriait plus. Avec juste son jean dégueulasse, dix livres en poche, il est parti. Loin. Il a marché longtemps. Il ne savait pas, il ne savait plus. Elle pleurait, il pleurait. Ils étaient d'accord, pour une fois. Lula était là, ombre fantomatique, à chacun de ses pas. Et il marchait.

Au bout d'un moment, il y eut la forêt. Safi ne s'est pas arrêté.
Il aurait pu marcher longtemps.
Longtemps.
Longtemps...

Et puis, de l'autre côté, il y eut Ambroise.

-Bonjour, je voudrais travailler là.

Safi idiot, sans but. Un travail, après tout. Vivre, survivre, respirer, étouffer. Grand type maigre, cheveux rouge. Tête de punk un peu. Un peu comme John, en plus torturé. En plus salopard. Il l'a regardé, le gosse maigre, un peu hirsute, épuisé. L'abruti aux perles vides.

-Et pour faire quoi ?

-Serveur.

Safi ne savait pas trop ce que c'était que cette baraque. Il savait juste qu'elle était là, de l'autre côté de la forêt. Comme une nouvelle chance ?

-Oui, serveur, ça serait bien.

Safi a fait un sourire triste.


Première rencontre avec La Pie.
C'est lui, lui. Lui qui lui a donné l'envie de revivre. De continuer. La Pie. Avec sa clope, ses bouteilles. Cet air tellement triste, au fond. Safi ne sait plus trop quand il est tombé amoureux. C'est flou. Safi, sur son lit, ne pleure plus. Il est fatigué. Fatigué...

-Monsieur...

-Quoi ?

-Je voudrais faire autre chose, ici.

-Hn.

-Gigolo, monsieur.

Ces mots faisaient mal. Safi se souvenait de ceux de Lula. Elle elle l'avait bien fait. Elle en avait même rit.

« Qu'ils me baisent, je m'en fous. Je les baise tous, moi. Je prends leur fric, et en échange de quoi ? Ha ! Je m'en fous, je suis pas une femme, je suis pas un homme, je suis Lula ! »

Qu'ils viennent. Safi était ni un homme, ni une femme, c'était Safi. Safi épuisé. Sans argent. Avec la dette qui grossissait. A Ambroise le logement n'est pas gratuit. Alors...

-Ok. Tu commence demain. Viens dans le hall à 8h du soir.

Et ce fut tout. Quelques mots. Safi devint gigolo, vendeur de rêves, d'illusions, de nuits humides.
Safi sans Lula. Safi amoureux. Safi pute.
Safi, juste Safi. Safi sur qui la vie est passée. Bam.


Quelqu'un entre dans la chambre. Safi se relève. Perles rouges, il cache ses yeux sous ses mèches.
Sourire calme. Bonjour. Oui, ça va.

Oui, ça va...

Safi quitte le dortoir. Sourire triste. Elle, lui. Safi homme, Safi femme. Safi sans Lula.

Safi, avec sa vie, ses larmes, ses cris.
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Annie DuboiseAnnie Duboiseprofil +{ Safi Adil }                  3e Sexe Empty
MessageSujet: Re: { Safi Adil } 3e Sexe { Safi Adil }                  3e Sexe EmptySam 12 Fév - 0:02

OUAAAAAAH !!!!!!!!

Ta fiche est magnifique. Très bien construite. Tu as rendu Safi vivant, vivante ^^. C'est juste... Je pense qu'il n'y a pas assez de mots pour décrire Safi >_<.

Sinon j'ai vu quelques fautes d'inattentions 8D mais rien de grave.

Je te valide de ce pas *_*.
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{ Safi Adil } 3e Sexe

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