Le soleil brillait déjà fort, passant à travers les voiles roses qui entouraient le lit de la jeune atlante, l’éclairant d’une lumière rosée. Rae ouvrit difficilement les yeux, se protégeant les yeux avec son avant-bras. Elle se leva en fermant les yeux et bailla longuement en s’étirant. Elle tourna la tête vers sa grande fenêtre, ouverte. Elle l’a laissé toujours ouverte, de toute façon c’était bien trop haut. Personne ne pouvait rentrer par là. Etait-ce dommage ? Rae ne savait pas. D’après son papa, les autres étaient tous laids et méchants. Alors elle écoutait. Mais quelquefois, elle aurait aimé pouvoir y aller, comme lui, en bas, rencontrer ces autres. Elle dégagea les draps fins rosés d’un petit coup de pied et se leva, écartant les voiles. Elle se dirigea vers la fenêtre et comme tous les matins s’accouda au rebord, regardant devant elle. Elle vit la mer. Si belle. Elle vit les arbres. Les fleurs. Elle baissa la tête. Elle vit le village. Atlantis. Enfin, elle ne vit que quelques toits. Elle soupira et s’écarta de la fenêtre. Ses longs cheveux blonds trainèrent derrière elle mais Rae ne s’en préoccupa pas pour le moment. Elle se dirigea vers son miroir en pied qui lui refléta une jeune femme petite et frêle. Elle regarda un instant son miroir avant de se diriger vers la table de chevet de son lit. Elle en sortit un petit carnet bleu, une plume et un encrier. Elle écarta de nouveau les voiles et se laissa tomber de face sur le lit. Ses pieds battirent joyeusement l’air. Elle trempa la pointe de la plume dans l’encre, ouvrit son journal et commença à écrire.
Cher journal,
Comment vas-tu ce matin ? Moi je viens de me réveiller et je n’ai envie que d’une seule chose : mon papa. J’ai hâte qu’il arrive… Oh ! J’ai une idée. Je vais lui faire des petits gâteaux. Oui, c’est une bonne idée. Je vais les faire à…à la fraise ! J’adore la fraise et papa aussi. Bon je m’habille et je prépare tout ça. Je te donne de mes nouvelles quand j’aurais fini !
Elle se releva, laissa son matériel de grande écrivaine, comme elle aimait l’appeler, et alla vers son armoire. Le mot choisit est faible vu la taille de cette dite-armoire. Deux fois plus grande qu’elle, six fois plus large qu’elle. En somme, une armoire bien remplie. Remplie de vêtements, tous choisis par son papa. Il a si bon goût. Rae adore tout ce qu’il lui ramène. Elle sourit quand elle ouvrit les portes. Que de choix. Elle opta pour une robe bleue de la même couleur que ses yeux. Elle l’attrapa et se posta devant sa glace. Elle porta la robe à sa hauteur comme si elle l’avait déjà mise et tourna sur elle-même en souriant. Elle s’arrêta et enjamba sa chevelure qui s’était amassée autour d’elle. Une fois, pas deux !
Elle enleva sa chemise de nuit blanche révélant un corps fin et blanc comme une poupée de porcelaine… ou plutôt comme une personne qui n’a jamais exposé son corps au soleil. Elle enfila la robe bleue, dégageant ses cheveux, ce qui lui prit quelques minutes. Elle s’observa dans la glace. Elle avait hâte que son papa soit là. Qu’il la prenne dans ses bras et qu’il passe ses mains dans ses cheveux. Elle attrapa par la suite des boucles d’oreilles fines en argent dont le bout était formé par un saphir. Faut-il préciser que c’est aussi un cadeau de son papa ? Elle les attacha, attrapa le peigne en nacre que lui a offert son papa et s’installa sur le rebord de la fenêtre. Elle commença à peigner ses longs cheveux doucement, mèche par mèche, les tenants du mieux qu’elle put.
De longues minutes passèrent avant que Rae ne finisse de démêler ses cheveux. Elle tourna son regard vers l’horizon. Ses yeux se voilèrent. La mer, si jolie. Si forte. Comme son papa. Elle se dirigea vers sa coiffeuse, y posa son peigne et se dirigea vers une petite tablée où était installé divers ingrédients de cuisine. Rae sourit. Elle adorait cuisiner, surtout pour son papa.
Deux heures plus tard, Rae avait les mains toutes enfarinées. Elle écarta des mèches qui avaient glissées sur son front de son avant-bras. Elle était fière d’elle. Elle avait cuisiné pleins de petits cupcakes à la fraise, le glaçage était rosé et des cœurs en sucres glaces blanc et rose étaient parsemés dessus. Elle les installa sur un plateau et les posa sur la table. Maintenant nettoyage ! Alors qu’elle s’activa à tout ranger et nettoyer, un petit oiseau bleu se posa sur le rebord de sa fenêtre. Il piaillait joyeusement. Rae se retourna et courut presque pour aller vers lui.
« Bonjour Dway ! Comment vas-tu aujourd’hui ? Il fait beau dehors. Tu dois être content. » Dit-elle en souriant.
Elle le caressa doucement sur le haut de sa tête et retourna à son nettoyage. Elle dansa presque en finissant de balayer, chantonnant joyeusement. Quand elle eut fini, elle se dirigea vers son lit. Elle regardai autour d’elle en s’adossant aux coussins et en attrapant sa plume et son carnet. C’était propre, bien rangé et une bonne odeur de fraise et de sucre prônait dans la tour. Un sourire sur les lèvres rosées de Rae se dessina. Elle se mit à écrire
Oh, j’ai l’impression que cette journée va être particulière. Je ne sais pas pourquoi mais je le sens. Tout est prêt pour que papa vienne ! J’ai hâ.. Oh j’entends des bruits de pas ! C'est papa !
Elle referma son carnet et sortit de son lit, presque en sautillant. Il était là. Enfin ! Son empressement fit piailler de nouveau Dway qui s’envola dans la pièce.